Les enfants sont merveilleusement uniques et, bien souvent, imprévisibles. Chacun.e a sa propre personnalité, ses préférences et ses humeurs. Et parmi tous les mots utilisés pour décrire les enfants, il est courant d’entendre parler d’enfants capricieux.
Mais qu’est-ce que cela signifie réellement, et existe-t-il vraiment des enfants capricieux ?
Dans cet article, nous allons explorer la notion d’enfant capricieux, démystifier certains mythes et examiner comment comprendre et gérer ces comportements parfois difficiles et inexplicables des enfants, appelés « caprices ».
Quand on dit qu’un enfant est capricieux, que cela signifie-t-il ?
Le terme « caprice » ou « capricieux » dans la langue courante est souvent utilisé pour décrire le comportement d’un enfant ayant une réaction émotionnelle intense et perçue disproportionnée pour l’adulte, face à une situation, un besoin ou une envie. Ce comportement peut se manifester par des cris, des pleurs, des colères, des roulades par terre, etc
Ce mot à connotation très péjorative, correspond simplement à une façon dont réagit un enfant, encore immature émotionnellement à une situation qui le dépasse.
En effet, il est essentiel de comprendre que chaque enfant a des besoins, des désirs et des préférences qui évoluent avec le temps. Ce qui peut sembler « capricieux » chez un enfant, pour un adulte, peut en réalité être une manifestation adaptée à son niveau de développement neuropsychomoteur.
Les « caprices » font-ils partie d’une phase du développement neuro-psychomoteur des enfants ?
Eh bien oui ! Ces réactions sont généralement observées entre 18 mois et 4 ans, pendant la période de négation, et du « terrible two ».
Pour plus d’informations sur cette période, je te conseille cet article : « La crise des deux ans de l’enfant ou le terrible two »
À cet âge, l’enfant commence à s’affirmer, cherche à comprendre le monde qui l’entoure et à développer son autonomie. Il est également en train d’apprendre à gérer ses émotions, sentiments et sensations corporelles, ce qui peut être difficile pour lui.
Comprendre les autres facteurs déclenchants des comportements dits « capricieux » chez l’enfant
En dehors d’une réaction adapté du développement neuro-psychomoteur, examinons quelques facteurs supplémentaires qui peuvent influencer sur les comportements disproportionnés, dits « capricieux », chez l’enfant :
1. La gestion des émotions :
Les enfants, tout comme les adultes, éprouvent une gamme d’émotions. Cependant, selon leur âge et leur évolution, certains enfants ont plus de mal à gérer les émotions qu’ils ressentent.
Parfois, les comportements que l’on attribue à un caprice peuvent être liés à des émotions comme la frustration, la tristesse, la colère, l’ennui ou la peur.
La façon d’accueillir les émotions de ton enfant dès sa naissance peut alors jouer un rôle dans la façon dont il ou elle arrivera à les gérer en grandissant. Prend le temps d’écouter ce que l’enfant a à dire. Valide ses émotions en lui montrant que tu comprends ce qu’il ressent.
2. La communication :
Les jeunes enfants peuvent avoir du mal à exprimer leurs besoins et leurs désirs de manière efficace. Parfois, une tentative de communication de leurs besoins mal interprété, non prise en compte, peut engendrer une réaction non attendue.
C’est pour cela qu’il est essentiel d’ouvrir un dialogue honnête et bienveillant, dès le plus jeune âge avec ton enfant. Parle-lui de ce que tu ressens toi aussi, écoute ce qu’il a à te dire et donne-lui des clés pour se faire comprendre le plus efficacement possible.
Cela peut passer par autre chose que le langage verbal, par le biais de geste, de regards. Pour les plus motivés il est même possible d’apprendre la langue des signes à son bébé pour communiquer avec lui.
3. La recherche d’autonomie :
Chaque enfant a ses préférences en matière de nourriture, d’activités, de vêtements, etc. Et parfois dans sa quête à l’autonomie, l’enfant peut ressentir de la frustration et recherche un moyen d’exprimer ses envies personnelles.
Donne à ton enfant des occasions de prendre des décisions et d’exercer son autonomie de manière appropriée à son âge.
4. L’environnement & l’éducation :
L’environnement familial, l’éducation, les routines et les interactions parent-enfant peuvent influencer le comportement de l’enfant.
Les enfants apprennent en imitant les adultes qui les entourent. La façon dont tu gères toi-même tes émotions et les situations difficiles, influencera forcément sur celle de ton enfant.
De plus, l’enfant a besoin de se sentir encadré afin de gagner en confiance et en autonomie. Il est donc important d’établir des règles et limites claires, appropriées à son âge mais également cohérentes.
La cohérence est essentielle dans l’éducation des enfants. Assure-toi que les règles et les conséquences sont appliquées de manière équitable et cohérente à tous les membres de la famille (même toi !).
N’hésite pas bien sur à demander de l’aide à un.e professionnel.le afin de trouver ton équilibre familial. Tu trouveras d’ailleurs des sessions d’échanges sur ce sujet dans notre planning.
Voici quelques conseils supplémentaires pour accompagner ton enfant à gérer ses émotions :
- Encourage-le à exprimer ses émotions de manière appropriée. Apprends-lui à verbaliser ce qu’il ressent plutôt que de le montrer par des gestes violents ou des cris, par exemple dire « je suis en colère » ou « je suis triste ».
- Aide-le à développer son vocabulaire émotionnel. Donne-lui des mots pour décrire ses différentes émotions.
- Si cela te parle, enseigne-lui des techniques de relaxation. La respiration profonde, la méditation ou le yoga peuvent l’aider à se calmer dans des moments de tempêtes émotionnelle.
- Passe du temps de qualité avec lui. Lorsque tu es avec ton enfant, concentre-toi sur lui, écoute-le, montre-lui que tu l’aimes et que tu es là pour lui. Votre confiance l’un pour l’autre n’en sera que fortifiée et permettra une communication ouverte et honnête.
Conclusion
Alors, existe-t-il vraiment des enfants capricieux ? La réponse est complexe. Les comportements que l’on qualifie de capricieux sont souvent vu très négatif. Peut-être que ce mot n’est plus le bon pour décrire un comportement adapté, résultat du développement neuro-psychomoteur, de la gestion des émotions et de la communication des enfants.
Il est important de comprendre ces comportements et de les gérer de manière positive et bienveillante pour favoriser le bien-être de l’enfant et son développement émotionnel. En fin de compte, chaque enfant est unique, et il est essentiel d’apporter une approche bienveillante et compréhensive à leur éducation.